Interview Photographe G. Jean-Claude à St Denis - Réunion


1. Avant toute chose, peux-tu te présenter rapidement ?

Bien sûr. Je m’appelle Jean-Claude Gibert, je suis marié et j’ai une fille adoptive. Je suis né à paris ou j’ai vécu jusqu’à mon départ vers La Réunion il y a un peu plus de vingt ans. La photographie est ma principale passion, j’en ai même fait mon métier pendant une courte période. J’aime aussi la musique, je joue du saxophone et je gratouille à la guitare. Je suis maintenant jeune retraité, je peux donc me consacrer entièrement à ma passion. Je partage mon temps entre La Réunion et le reste du monde, selon les opportunités et les envies de voyage qui s’offrent à moi.

2. Quel a été ton parcours en photographie ?

Quand j’avais treize ou quatorze ans, quelqu’un m'a prêté un appareil photo de l'époque, très simple, objectif fixe de 45 mm, pas d'autofocus - ça n’existait pas -, juste une cellule rudimentaire. Une merveille ! Je suis instantanément tombé amoureux de cet objet et des possibilités qu'il offrait. J’ai donc débuté très modestement et mon parcours est celui d’un d’autodidacte. J’ai appris la technique sur le tas, avec des appareils entièrement manuels. J’ai fait pas mal de labo en noir et blanc, un peu de couleur aussi avec un procédé qui s’appelait le Cibachrome. C’était avant l’ère numérique bien sûr. Puis je suis venu au numérique après mon arrivée à La Réunion, n’ayant pas la possibilité d’installer mon propre labo et avec des problèmes de température de bains. Ça peut paraître idiot mais comment maintenir des bains à 20° quand il fait 30° de température ambiante ? Pour voir un peu où j’en étais, j’ai commencé à faire quelques concours et j’ai obtenu un prix au Festival Européen de la photo de nu en 2008 ce qui m’a encourager à persévérer. J’ai ensuite eu la chance de faire des masterclass avec des photographes reconnus, je citerais entre autres Bart Ramakers, Stefanie Renoma, Le Turk, et en avril prochain Lia Mstislavskaya. Les rencontres avec ces grands professionnels sont toujours riches d’enseignement.

3. Comment as-tu choisi les images publiées sur ce site ?

J’ai quelques dizaines de milliers d’images à disposition, alors c’est difficile de n’en privilégier que quelques-unes. C’est un choix totalement subjectif et fait un peu sans réfléchir, au feeling à un instant donné. Si je refaisais la sélection maintenant, il est probable qu’elle serait différente.

4. Il y a pas mal de nus dans tes images, il y a même une galerie spécifique. Pourquoi ce choix ?

Dans l’art antique, la nudité était glorifiée comme la plus belle création divine. Mmes appréciations et considérations esthétiques ont ce côté très antique. Les temps ont changé mais j’ai la conviction que la nudité en photographie ne doit pas se réduire à une exposition des corps mais être au contraire une célébration de l’authenticité et de la liberté. C’est un acte de réclamation de soi, un refus de se conformer aux normes rigides de la société et une affirmation de la beauté dans sa forme la plus pure et la plus naturelle. C’est aussi un hommage à la force et à la résilience des femmes, à leur capacité à s’approprier leur corps et à le revendiquer comme un symbole de leur pouvoir, de leur indépendance et de leur beauté. Je déplore la fausse pudeur contemporaine des médias dit sociaux, qui consiste à bannir toute image dès que sont dévoilés la pointe d’un sein ou la courbe d’une fesse. C’est juste ridicule et totalement hypocrite.

5. Comment se déroule une séance avec un modèle ?

Quand j’en ai l’opportunité, je rencontre préalablement le modèle autour d’un café pour déjà simplement faire connaissance et parler de la séance. Mais c’est rarement possible avec des modèles rencontrés sur un site comme Kabook.fr. Alors à tout le moins on échange par emails ou on peut aussi avoir un contact téléphonique. Quel que soit le moyen, je tiens à ce que le modèle sache quel genre d’images je veux réaliser et pour ce faire je le renvoie aussi à des images déjà faites dans le style le plus proche de ce que j’imagine. Si ça lui convient, alors on continue. Si le modèle le souhaite on signe un contrat définissant nos droits respectifs et les conditions de la séance et du droit à l’image. Ensuite, place à la rencontre, à la collaboration. Une séance se fait à deux et ce que j’avais en tête peut tout à fait évoluer, voire radicalement changer, si le modèle au fil des images propose quelque chose de différent qui me semble meilleur que mon idée de départ.